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Welcome to my blog !

Soyez les bienvenus et bienvenues sur le blog de P comme Plume

Une innovation pour moi et une façon de partager ma passion de l'écriture, en toute modestie.

Dans ce blog, j'ai répertorié des poèmes écrits depuis l'âge de 17 ans

et quelques nouvelles rédigées pour des concours littéraires.

Soyez indulgents / indulgentes SVP ! 🙏🏻

Alors bonne lecture et si ma plume vous plait,

n'hésitez pas à faire appel à moi pour toute rédaction !

Réalisons ensemble tous vos projets d'écriture

Petites poésies

Petites poésies

Le lac de mon miroir

Le lac de mon miroir

Comme un lac rectiligne

Reflet du firmament

Une feuille opaline

Brillant comme un diamant

Tantôt gris, tantôt blanc

Le miroir me sourit

Quelle étrange nature

De cristal et de peur

De ton regard si pur

Tu agis comme un leurre

Tu trompes et affirmes

La beauté, la laideur

Tu dévoiles l’infirme

Et oppresses le cœur

Mais tu es souvent blanc

Et si rarement gris

Toi miroir de la vie

Alors, je te souris

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Crédit photo - David McBee - Pexel

Les couleurs du monde

Le couleurs du monde
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Gris,

Comme la brume humide d’un cottage anglais

Bleu

Comme l’eau scintillante d’un lac en Norvège

Blanc

Comme le doux linceul d’Alaska et sa neige

Noir

Comme la nuit d’Italie, féérique et gaie

Jaune

Comme un épi de blé, le manteau de la France

Vert

Comme les plaines et les prairies d’Amérique

Or

Reflet du soleil sur les terres de Byzance

Rouge

Ardent, tel le rubis, Russie chaude et magique

Photo de Porapak Apichodilok

Coeur à coeur

T’en as gros sur le cœur ?

Ça ira mieux demain !

Simplement, de bon cœur,

Choisis bien ton destin.

Loin des yeux, loin du cœur,

Oublions nos chagrins.

Et rions de bon cœur.

La vie est un festin !

Tel un être sans cœur,

Se sentant dépourvu,

Si touché en plein cœur

Qu’il serait éperdu.

Coeur à coeur

Avoir gros sur le cœur,

Triste, à en mourir.

En avoir mal au cœur,

Ne plus savoir en rire.

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C’est un bourreau des cœurs,

Mais il n’est pas méchant.

On le connait par cœur,

C’est un prince charmant.

C’est une histoire de cœur.

Ne baissons pas les bras,

Et la main sur le cœur,

Continuons le combat.

Il y va de bon cœur,

Joue bien le séducteur,

Et c’est à contrecœur

Qu’on lui donne son cœur.

Slamitude

Slamitude
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Je n’ai jamais eu l’idée de slamer.

Je ne suis pas adepte du concept.

Je n’y suis pas non plus opposée, mais

Je ne connais pas bien et je l’accepte.

J’aime pourtant les écrits de certains.

Je parle surtout d’un beau grand bonhomme

Avec une canne, il est de bon teint.

J’apprécie la poésie de cet homme.

Alors c’est un défi à relever,

Et peut-être que je vais me planter.

Sur le Net, je suis allée rechercher,

Deux G, deux O, LE, vous connaissez ?

Vous voyez bien de qui je veux parler...

Je voulais seulement savoir comment

Écrire un slam, quels vers et quelles rimes,

Seulement connaitre le règlement.

Mais tout est poésie, rythmes et mime,

Simplicité et musicalité,

Un peu d’humour, plein de fantaisie,

Beaucoup d’amour et de sincérité.

Pas de littérature, entre amis

Restons libres, ne soyons pas guindés !

Donc je me suis lancée dans l’aventure.

Je me suis dit que j’allais m’amuser,

Faire sourire, on allait se moquer.

Qu’importe si je n’ai pas la pointure !

L’important pour moi, c’est de partager

Un simple et joyeux moment d’écriture,

Un instant de bonheur à l’état pur !

Petites nouvelles

Petites nouvelles

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Humanoïdus

Humanoïdus

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Crédit photo DrSJS - Pixabay

Elle gara sa voiture devant le perron de la prestigieuse résidence, demeure de son enfance, gravit rapidement les marches et pénétra le hall imposant dans lequel l’attendait Richard.

Il approcha à la hâte, attrapa le manteau qu’elle venait de retirer et lui dit brièvement :

 

-     Il est dans sa chambre.

 

Elle monta quatre à quatre le majestueux escalier, tout de marbre revêtu. Arrivée en haut, elle tourna à droite et courut plus qu’elle ne marcha dans le couloir jusqu’aux appartements de son père. Sans même toquer à la porte, elle entra dans l’antre de Ronald Turner.

Monsieur Turner était un très riche homme d’affaires américain.

 

Sa famille résidait dans les environs de San Antonio, ancienne grande ville coloniale du centre sud du Texas. Ses parents étaient exploitants agricoles et possédaient une ferme et un cheptel de vaches suffisamment important pour les faire vivre ainsi que leurs trois enfants, deux garçons et une fille.

Ronald Turner, né en 1972, était l’ainé de la fratrie et avait à peine vingt ans dans les années 90. Bien que son père fût persuadé qu’il poursuivrait l’exploitation et en prendrait les rênes au plus vite, le jeune Ronald, surnommé Ron, avait d’autres ambitions.

Ron ne comptait pas rester dans le sud de l’État. Il désirait aller plus au nord, à Dallas. La ville avait connu dans les années 70/80 une expansion économique considérable et un boom immobilier sans précédent. C’est là que Ron souhaitait faire carrière et, malgré les réticences de ses parents, il s’installa à Dallas, trouva rapidement un job, car les agences immobilières pullulaient et recrutaient à tour de bras. Dix ans plus tard, il avait créé son propre cabinet, réussi de fructueux investissements et se tenait à la tête d’un véritable patrimoine.

Il devint de surcroît un atout non négligeable pour les classes aisées des environs qui avaient des demoiselles à marier. Il épousa donc une jeune fille de bonne famille, belle comme un cœur, et fortunée à souhait elle aussi. Il n’en fallait pas plus pour que Ron fût, à l’âge de cinquante ans, l’une des plus grosses fortunes de la région. Nous étions en 2022.

Si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue cependant.

 

Ronald travaillait énormément et semblait peu se préoccuper de sa santé. Toutefois, l’homme d’affaires n’avait pas investi que dans l’immobilier ou les stock-options.

En 2001, il avait vu son père succomber à un cancer des intestins, dans d’atroces souffrances. L’homme avait à peine soixante ans. Puis, sa mère déclara un cancer du sein peu de temps après. On leur expliqua que la maladie était sous-jacente depuis des années et que c’était certainement le choc du décès de son mari qui l’avait déclenchée. Malgré les traitements déjà bien performants de l’époque, elle mourut elle aussi quelque temps plus tard.

Ronald décida alors qu’il allait investir dans la recherche technologique et médicale afin de trouver des remèdes… Malheureusement, la médecine n’avançait pas vite dans ce domaine. En parallèle, une technologie innovante commençait à poindre, laissant présager la conception de réponses parallèles sans conteste progressistes et optimistes : la création de nanoprothèses reproduisant fidèlement les organes vitaux de l’être humain. On avait déjà conçu de merveilleuses prothèses pour les membres extérieurs, pour les yeux, les oreilles… Ronald voulait aller plus loin. Il était persuadé que c’était LA solution à tous les cancers. Il suffisait de remplacer l’organe défectueux par un organisme technologique non vivant, réparable à l’envi, et fiable à cent pour cent !

C’est ainsi qu’il créa son laboratoire secret, Humanoïdus, et pendant presque vingt ans, des centaines de chercheurs, venus du monde entier, travaillèrent, dans l’ombre, main dans la main, sur cette ingénierie.

Fin 2022, par un froid matin d’hiver, Ronald fit appeler son médecin. Cela faisait plusieurs semaines qu’il trainait une toux grasse qui refusait de guérir. Ce n’était pas la première fois que Ron était malade et il n’avait pas l’habitude de s’écouter. Mais ce jour-là, après une quinte particulièrement douloureuse, il aperçut une goutte de sang sur son drap blanc.

Le pronostic fut brutal, mais il s’y attendait. Ronald était atteint d’un cancer des poumons et ses heures étaient comptées.

Alors Ronald décida que les recherches avaient suffisamment duré et devait avoir abouti. Il serait le premier homme à qui on grefferait des poumons d’androïde.

L’intervention minutieuse et expérimentale s’avéra être un succès et un an plus tard, Ronald courait à nouveau comme un lapin !

Il développa cette technique sur un plan industriel afin d’en faire profiter ses riches congénères. En effet, le petit peuple n’avait pas les moyens pour l’instant de s’offrir une telle technologie, mais il espérait bien améliorer cette situation également. En attendant, il devint plus prospère encore grâce à cette nouvelle activité.

En 2024, Ronald fit un infarctus et décida de changer son cœur. Ce qu’il fit, à nouveau, avec succès. Entre-temps, de nombreux milliardaires, hommes et femmes, avaient eu l’opportunité de remplacer un foie, des reins, des poumons, des intestins, etc. La liste était longue. Et tous étaient en parfaite santé !

En 2040, Ronald avait subi tellement d’interventions, le cancer s’étant métastasé et développé dans tout son corps, que presque tous ses organes étaient devenus des nanorobots.

Ron avait bientôt quatre-vingts ans, mais il ne souhaitait pas mourir. Ce jour-là, il avait téléphoné à sa fille unique, Sheila, pour qu’elle le rejoignît, car il avait une grave décision à prendre ; la tumeur avait atteint son cerveau et il souffrait atrocement de migraines.

Le verdict des médecins avait été sans appel. Le cancer aurait sous peu envahi les lobes de la parole, de la mobilité, et Ronald deviendrait un légume… mi -robot, mi-humain, mais sans cerveau, incontestableordinateur de bord, plus rien ne fonctionnerait !

Reprenant son souffle, après cette course dans l’escalier, Sheila referma doucement la porte derrière elle. Elle aperçut son père, si pâle et si chétif, dans son grand lit moderne et futuriste, détonnant avec la décoration rustique du reste de la maison.

- Coucou papa, dit-elle, chuchotant presque.

 

- Hello, ma belle, comment vas-tu ? répondit-il en souriant faiblement.

 

- Moi ça va, mais c’est toi. Richard m’a dit que tu souffrais horriblement de tes maux de tête.

 

- Oui, en effet. Je souffre beaucoup et c’est la raison pour laquelle je t’ai demandé de venir.

 

- Que puis-je faire pour te soulager papa ? Je ne suis pas médecin, ajouta-t-elle, un triste sourire aux lèvres.

 

- Non, je sais bien ma chérie. J’ai besoin de tes services de juriste.

 

Sheila avait fait des études de droit et était devenue une avocate d’affaires réputée dans son domaine. Grâce, entre autres, à la fortune de papa, elle avait ouvert son propre cabinet et s’en sortait plutôt bien.

- Oui, reprit Ronald, je voudrais que tu me dises quelle démarche je peux tenter pour ma prochaine transplantation.

- Quelle greffe, papa ? demanda Sheila, étonnée. Tu as déjà changé tous tes organes vitaux !

 

- Non, ma fille, pas tous… Il reste ce satané cerveau…

 

- Oh ! Mais tu ne peux pas remplacer ton cerveau, papa !

 

- En fait si. Mes collaborateurs du labo m’ont annoncé la nouvelle hier. Ils ont enfin réussi à  fabriquer un cerveau grâce à la nanotechnologie. Ils peuvent y implanter une grande partie de mes souvenirs et de mes connaissances et ainsi, je me rappellerai ma vie, ma famille, et je pourrai vivre encore longtemps.

À ces mots, Sheila tiqua légèrement :

 

- Papa, tu sais que si tu changes ce dernier organe vital, tu seras en quelque sorte immortel ?

 

Un silence emplit la pièce. Ronald avait bien conscience de ce que cela signifiait.

 

Il passerait les frontières de son humanité, deviendrait un androïde à l’apparence humaine… jusqu’à ce que sa propre silhouette externe fasse défaut elle aussi et qu’il faille remplacer ses bras, ses jambes…

 

Jusqu’où pouvait-on accepter d’aller ?

- Papa, reprit Sheila. Tu sais que je t’aime énormément et que je ferais tout mon possible pour te soulager, mais là tu m’en demandes trop. Je ne veux pas que mon père devienne un robot ! Qui sait comment ce cerveau de droïdes pourrait évoluer, se métamorphoser ? Prendre le pas sur ton humanité ?

La question était posée. Nous étions arrivés au bout du chemin, à l’horizon d’une nouvelle ère. Bientôt, grâce au travail de Ronald, tout individu pourrait bénéficier de cette technologie novatrice, mais alors…

La planète était endeuillée par tant de souffrances, politiques, sociales, climatiques…

Allait-on y ajouter l’immortalité et la surpopulation ?

Depuis plus de cinquante ans, les climatologues du monde entier nous avertissaient des dangers de la surproduction, des gaz à effet de serre, de la pollution, de la déforestation, etc. En 2020, des scientifiques avaient annoncé que, si l’on continuait sur notre lancée, la température terrestre allait augmenter et les plus alarmistes prévoyaient déjà la fin du monde et l’extinction de la race humaine…

En 2030, contre toute attente, un génie de l’informatique conçut un système permettant de réduire les impacts néfastes sur notre planète, de l’industrialisation à outrance. Son invention stoppa les catastrophes qui n’avaient pas manqué de survenir au cours des dix années passées, mais des dégâts irrémédiables s’étaient produits.

Certaines villes côtières des États-Unis n’existaient plus. San Francisco avait été submergée par l’océan à la suite d’un terrible tsunami provoqué par l’effondrement de la calotte glaciaire Stikine à la frontière entre l’Alaska et la Colombie-Britannique. Elle n’était pas la seule dans ce cas, mais sa disparition sous les eaux avait choqué la population du monde entier.

Notre univers avait bien « morflé » ! Il était temps de trouver une solution.

 

Dix ans plus tard, grâce à la découverte de ce talentueux ingénieur informatique, la planète Terre était à nouveau sur les rails, plus ou moins. Ronald Turner avait apporté sa pierre à l’édifice en développant une technologie novatrice déterminante pour le destin de l’être humain.

Quel soulagement de ne pas devoir souffrir toute sa vie d’une maladie, d’un handicap ! Quelle simplicité de se dire qu’il suffisait de remplacer un organe naturel défectueux et pouvoir continuer à se projeter dans un avenir devenu, semblait-il, meilleur !

Oui, mais voilà, l’Homme avait de tout temps frôlé les limites de sa conscience.

 

Que ce fût par appât du gain, pour la puissance ou le pouvoir, l’individu égoïste et égocentrique avait cette faculté de toujours en vouloir plus : plus d’argent, plus de bonheur, plus de sécurité, plus… Quand nous arrêterions-nous ?

Ronald Turner était en chacun de nous. Si nous pouvions soulager ou sauver un parent, un enfant, dans la même situation, nous le ferions. Et il était, en outre, à souhaiter que cette technologie futuriste ne fût pas une utopie et pût un jour améliorer nos vies.

Mais attention, notre cerveau recèle notre histoire et accueille notre esprit.

Alors, ne perdons pas notre âme, ne dépassons pas les frontières de l’humain !

La fillette et la lumière

La fillette et la lumière

Elle était apparue au début, vacillante, petite boule lumineuse au bout du tunnel. Comme un train qui s’approche, mais qui est encore si loin qu’on aperçoit juste sa lueur. Comme un point jaune et lancinant à l’horizon. Et puis elle avait grossi un peu, se parant de multiples couleurs, tel un kaléidoscope. Toujours tremblante, elle rougeoyait et s’habillait de dessins hallucinatoires. Comme un feu d’artifice qui éclate et se répand, dans un halo moutonneux et brouillassant.

La fillette fermait les yeux très fort, se disant que la petite lueur allait disparaître. Elle osait à peine respirer, debout, la tête baissée, sur ce trottoir sale et gris de Southampton. Les maisons aux briques rouges, plus loin, semblaient refléter la lumière blanchâtre de la lune. Des ondes claires, tels des réverbères, projetaient des ronds lumineux sur les murs de briquettes. La gamine se trouvait juste à l’entrée du fameux centre commercial WestQuay, dénotant étrangement avec les alentours, par ses parois de pierre gris-bleu et ses baies vitrées azurées et transparentes.

Au bout de quelques secondes, la fillette osa ouvrir un œil. Elle était toujours debout dans cette rue déserte, n’entendant que le bruit du vent dans les feuilles des quelques arbres qui, plus loin, longeaient la modeste résidence dans laquelle elle habitait. Ses mains étaient crispées sur les bretelles de son sac à dos et son petit visage pâle laissait entrevoir la terreur qu’elle ressentait. Ses lèvres tremblaient légèrement. Un souffle de brise secoua ses mèches blondes et un parfum de rose lui chatouilla les narines, l’espace d’une seconde.

Elle crut d’abord avec soulagement que la lumière était partie. Mais elle était toujours là et se rapprochait inexorablement. Plus grosse, plus ronde, moins vacillante, et soudain plus rapide, semblait-il… Plus elle était proche, plus elle paraissait prendre de la vitesse.

La fillette leva les yeux et vit le petit pont au-dessus de sa tête. C’était en fait un couloir de pierre et de verre en suspension, permettant de relier les deux bâtiments qui se trouvaient de part et d’autre de l’artère. Elle devait passer dessous pour continuer sa route et rejoindre l’entrée de sa résidence. Elle regarda brièvement autour d’elle, apeurée, à la recherche d’un visage connu… d’un visage tout court. Elle était seule. Il n’y avait absolument personne dans la rue.

Elle jeta un œil à travers la vitrine de la boutique Marks & Spencer devant laquelle elle s’était arrêtée, mais bien qu’elle soit illuminée, elle ne distingua aucune silhouette humaine à l’intérieur.

Un frisson la parcourut, elle se sentait glacée. On était pourtant au mois de mai et même dans la région, la température était douce à cette époque de l’année.

Elle respira un grand coup et, baissant les yeux sur ses chaussures, décida d’avancer, sans regarder devant elle.

Mais elle avait beau se forcer à maintenir son attention au sol, une force insidieuse la poussait à relever les yeux. Maintenant, la lumière plus brillante que jamais, tel le flash d’un appareil photo, était devenue gigantesque face à elle. Elle semblait encore loin, mais la fillette sentait son souffle chaud. Oui, une chaleur monstrueuse se dégageait de la boule de feu.

- Tiens, se dit l’enfant. C’est peut-être ça ! Tout simplement, une flamme géante ?

Mais, levant à nouveau les yeux vers l’étincelle lumineuse, elle dut se résoudre à admettre que ce n’était pas un incendie… Ce n’était pas un train et encore moins un feu d’artifice.

Cette lumière, qui se rapprochait inexorablement, était une énigme.

La fillette se rappela une série télévisée qu’elle avait suivie récemment, dans laquelle des événements étranges se produisaient, des enfants disparaissaient, des monstres se dévoilaient… Il lui semblait, ce soir, que c’était exactement ce qu’elle était en train de vivre.

Elle se mit à courir, traversa un rond-point sur lequel aucune voiture ne roulait, chose incroyable à cinq heures, un jeudi après-midi, et à l’approche du magasin de puériculture Mammas and Papas, qui se trouvait à l’entrée de sa résidence, elle aperçut son reflet dans la vitrine. Elle vit sa frêle silhouette et juste derrière elle, rougeoyante à son paroxysme, la boule de lumière la poursuivait.

Terrifiée, la fillette se dit que son heure était venue et, pensant qu’elle n’aurait pas le temps d’atteindre sa demeure, décida de se réfugier dans le commerce, désert lui aussi.

Elle ouvrit les portes vitrées, se précipita au fond de la boutique et se cacha rapidement derrière des cartons de poussettes entreposés en attente d’être mis en rayon. Le souffle court, à genoux sur le sol, frottant ses petites mains l’une contre l’autre, de peur, de froid, elle ne savait plus… Des larmes coulaient sur son visage sans qu’elle s’en aperçoive.

Relevant la tête et regardant par-dessus les cartons, elle vit la boule incandescente se rapprocher, devenir immense, monstrueuse… elle allait exploser sur le magasin. La pauvre barrière de verre n’y résisterait pas… L’enfant ferma les yeux, mit ses mains sur ses oreilles et patienta…

Quelques secondes, quelques minutes passèrent. La petite ressentit soudain une grande fraîcheur autour d’elle. N’osant toujours pas se déplacer, elle se dit qu’elle était peut-être déjà morte. Elle avait entendu dire qu’on devenait froid quand on mourait.

Puis elle sentit quelque chose sur son bras. Comme une légère caresse, chaude et appuyée, qui faisait bouger son bras, un peu, puis de plus en plus fort.

Elle distingua une voix :

- Mon enfant, eh oh ! que fais-tu là ?

 

Alors, elle ouvrit les yeux et, ô miracle, le magasin était non seulement toujours là, mais les clients aussi. Il y avait du monde tout autour d’elle, qui se mouvait entre les rayons, à la recherche de leurs articles. Le visage d’un homme d’une soixante d’années environ se tenait à quelques centimètres de l’enfant.

 

Souriant doucement, il insista :

- Pourquoi es-tu assise par terre ? Tu ne te sens pas bien ?

 

Étonnée, la fillette ouvrit grand les yeux cette fois et observa à nouveau autour d’elle. Encore sous le coup de la terreur qu’elle avait ressentie, elle avait l’impression de ne pas pouvoir articuler un seul mot.

 

Elle entrouvrit la bouche et réussit à dire :

-- Non, non, je vais bien. Merci, monsieur.

L’homme l’aida à se relever et sans une parole, il la regarda s’éloigner vers les portes de sortie.

Puis il leva les yeux.

À travers les vitrines du magasin, il vit au loin, une petite lueur entre les nuages, tel un arc-en-ciel, qui semblait s’effacer peu à peu,

un serpent lumineux dans les cieux…

Le grand tilleul du jardin

Le grand tilleul du jardin

La consigne était d'imaginer une histoire à partir de la phrase rédigée ci-après en gras-italique :

Le grand tilleul du jardin allongeait l’ombre de ses branches au-dessus de la table mise et des fauteuils d’osier. Une brise chaude agitait mollement son feuillage. Ce dîner ne ressemblerait à aucun autre, elle en avait décidé ainsi !

Chapitre 1 - Le tilleul du jardin

Elle n’était pas revenue dans cette propriété depuis tant d’années. Les larmes naissaient à ses yeux clairs lorsqu’elle repensait aux années-bonheur dans cette demeure, quand ses parents étaient encore en vie et qu’ils organisaient des repas de famille dans le parc, à cet endroit même, sous ce vieil arbre, témoin de tant d’histoires.

Plissant son doux regard vers les branches du tilleul que le soleil perçait de ses rayons, elle chercha comment elle pourrait accrocher les guirlandes de lampions multicolores qu’elle avait achetées la veille. Un dîner champêtre au clair de lune ne pouvait s’envisager sans les lumières chaleureuses de ces grosses billes de couleur et il en fallait une multitude pour couvrir la grande table qu’elle avait déjà dressée, prête à accueillir ses amis les plus fidèles, ceux qui ne l’avaient jamais abandonnée.

Saisissant l’éventail qui ne la quittait jamais depuis quelques années, elle se rafraichit en l’agitant rapidement devant son visage où commençaient à perler quelques gouttes de sueur. Décidément, les étés étaient de plus en plus chauds dans cette région. Encore ce satané réchauffement climatique, pensa-t-elle. Néanmoins, le Lubéron, son pays de naissance comme elle aimait le dire, avait toujours connu des températures clémentes, permettant, quelle que soit la saison, l’organisation de repas festifs dans cette belle demeure familiale de Lourmarin.

Chapitre 2 - La demeure familiale

Elle regarda sa montre, il n’était que 17 h. Elle avait donc un peu de temps pour tout préparer. Elle s’affala dans l’un des fauteuils de rotin et tourna la tête vers la maison : c’était une imposante bâtisse de pierres de taille blanches. Le nombre de fenêtres laissait deviner une multitude de chambres, qui accueilleraient tout à l’heure tous ses invités.

 

La grande porte centrale s’ouvrait sur une vaste entrée au sol recouvert de petits carreaux de tomettes rouges. Des bancs de bois, parsemés de paniers et de coussin, étaient dispersés le long des murs qui laissaient apparaître la pierre par endroit et des herbes de la pampa étaient artistiquement disposées dans de jolis vases en céramique.

 

À droite, un salon immense et accueillant, orné de canapés et fauteuils de cuir grège, appelait à la détente et à la sérénité. Un grand écran de télévision était accroché au mur et l’on imaginait aisément les longues soirées cinéma, lovés dans les divans confortables, au milieu d’une décoration que l’on pourrait qualifier de « bohème chic ».

À gauche, la cuisine, gigantesque et moderne, toute de chrome et de bois brut, laissait entrevoir une foultitude d’appareils ménagers hautement technologiques.

Cathy s’éventa de plus belle, malgré la très légère brise de cette fin de journée, et estima qu’elle avait bien œuvré dans cette maison. Après le décès de ses parents, il y a vingt ans maintenant, elle avait fait le choix de ne plus y revenir pendant de nombreuses années : trop de souvenirs douloureux, envies de voyages, besoin d’autres horizons…

 

Puis, à l’aube de ses cinquante ans, elle souhaita changer son quotidien. Ayant hérité du domaine en sa qualité de fille unique, elle choisit de quitter Paris et ses encombrements, son nuage de pollution, ses transports insalubres… et d’emménager dans la maison de son enfance. Cette demeure offrait tellement de possibilités ! Alors elle décida de créer des chambres d’hôtes et elle repensa, rénova, modifia et redessina les contours de ce lieu, et de son existence par la même occasion.

Et aujourd’hui, elle était résolue à inaugurer ce nouveau bonheur avec ceux qui l’avaient soutenue pendant les années de chagrin qui suivirent le décès de ses parents ainsi qu’avec ceux qui l’avaient aidée, moralement et physiquement, dans sa reconversion et dans la transformation de cet autre espace de vie.

Bon, allez ! Secouant ses fins cheveux blonds, Cathy posa son éventail, se leva et partit chercher l’escabeau dans la grange. Il fallait encore placer les guirlandes dans l’arbre et finaliser le repas pour ce soir. Les premiers convives devaient arriver d’ici environ deux heures. Cela lui laissait peu de temps pour tout terminer et se préparer.

Deux heures plus tard, le soleil était toujours haut dans le ciel quand elle sortit sur le perron, habillée d’une estivale et longue robe colorée, sandales aux pieds, maquillée, coiffée, admirant la table dressée, les fleurs disposées çà et là, et le tilleul majestueux et emblématique. Tiens, se dit-elle, il faudra que je propose aussi la vente de tisanes…

Chapitre 3 - L'arrivée des convives

Elle entendit bientôt les roues d’une voiture sur le gravier du chemin qui menait à la propriété et put apercevoir ses premiers amis qui arrivaient. Il s’agissait d’un tandem masculin, âgé d’une petite quarantaine d’années. Elle avait fait la connaissance de ces hommes, tous les deux beaux comme des dieux, au cours d’un voyage en Espagne, il y a dix ans. Elle se trouvait par hasard à Barcelone, dans un hôtel accueillant essentiellement des couples homosexuels et, un matin, alors qu’elle admirait les peintures murales très suggestives, elle percuta assez violemment l’un d’eux. Nathan et Lucas étaient magnifiques, souriants, mais surtout Français et Parisiens de surcroît. C’est avec plaisir qu’elle put partager avec eux un petit-déjeuner enjoué qui fut suivi d’une balade dans les Ramblas Barcelonaises.

Quand ils revinrent à Paris, ils continuèrent à se voir et devinrent d’excellents amis. Elle était certaine que la demeure de ses parents allait leur plaire.

- Hey ! lança-t-elle, vous avez fait bonne route ? Comment allez-vous ?

Ils s’embrassèrent chaleureusement et, tout en papotant sans interruption, elle les convia à entrer dans la maison pour prendre un rafraichissement. Puis, elle leur montra leur chambre afin qu’ils puissent se détendre après leur long voyage depuis Paris et leur proposa de la rejoindre, quand ils le souhaiteraient, car les autres invités ne viendraient pas avant une heure environ.

En effet, une heure plus tard, un défilé de voitures se profila aux portes de la propriété, et tous les convives arrivèrent joyeusement près du grand tilleul. Ils se connaissaient tous très bien et se congratulaient mutuellement :

- Oh, comme tu es bronzé, tu étais où en vacances ?

- Mais qu’est-ce que tu es jolie… tu as coupé tes cheveux ?

- Cela nous fait tellement plaisir de vous revoir !

- Cela faisait longtemps qu’on n’était pas venu ici !...

Il y avait Marité et Jean-Charles, la petite soixantaine, anciens voisins de ses parents partis s’établir à l’Île-sur-la-Sorgue, non loin de là. Ils n’étaient qu’à quarante-cinq minutes de route et prévoyaient déjà de rendre visite à Cathy régulièrement.

Émilie, jeune femme de trente ans, ex-collègue et amie de Cathy malgré leur différence d’âge, était arrivée avec son compagnon Mathieu. Tous deux avaient récemment quitté l’Île-de-France pour emménager dans le Lubéron.

Et enfin, Sacha, son copain d’enfance, originaire de la région comme elle et établi à Uzès, était présent également. Il avait participé à la rénovation du lieu et, voyant l’installation dans le parc, il était ravi de constater que leurs efforts n’avaient pas été vains.

Nathan et Lucas rejoignirent bientôt la petite assistance autour de la grande table, sous l’arbre ancestral, et tous se calèrent dans les confortables fauteuils. Le soleil déclinait, la légère brise de fin d’après-midi était tombée et une chape de chaleur s’écroulait sur les invités. Cathy courut dans la maison à la recherche de tous ses éventails et en distribua à ceux qui le souhaitaient.

Puis, accompagnée de Sacha, elle repartit chercher le champagne et les mignardises salées qu’elle avait amoureusement préparées toute la matinée.

Chapitre 4 - Sacha

Sacha ne changeait pas, lui semblait-il. Certes, il avait pris quelques rides depuis les bancs de l’école, mais il était toujours svelte, sportif et surtout très fier de sa tignasse brune à peine striée de quelques mèches grises, qui cela dit, lui donnait beaucoup de charme.

De sa voix grave à l’accent chantant, il lui demanda comment elle se sentait, à l’aube du lancement de sa nouvelle affaire de chambres d’hôtes. Il avait contribué à diffuser sa communication, grâce à son réseau très étendu de relations professionnelles et personnelles, mais également à sa verve toute provençale.

Sacha et Cathy s’étaient suivis jusqu’à l’Université de Montpellier où ils avaient tous deux effectué leurs études de droit. Par la suite, Cathy était partie sur Paris dans un grand cabinet tandis que Sacha avait repris l’office de son père, notaire à Uzès où il rencontra sa future épouse quelques années plus tard. Ils eurent deux petites filles qui devinrent de magnifiques et épanouies jeunes femmes, pendant que Cathy convolait avec son voisin, un pompier athlétique et passionné, avec lequel elle eut elle aussi deux enfants, un garçon et une fille. Malheureusement, deux ans auparavant, Sacha perdit son épouse « des suites d’une longue maladie », comme on dit pour éviter de mettre un mot maudit sur ce mal du siècle. Il se plongea dans le travail et ses filles lui apportèrent beaucoup de soutien. De son côté, Cathy divorça de son militaire, la routine et le temps ayant épuisé leur amour.

Souriant à son ami, Cathy lui répondit qu’elle était à la fois impatiente et fébrile, mais elle avait confiance en son projet et ne doutait pas que cette demeure familiale attire les touristes à la recherche du calme et du charme provençal. Sacha lui dit alors qu’il était heureux qu’elle s’installe dans la région, à quelques kilomètres de chez lui, et il suggéra qu’ils se voient plus souvent. Sentant soudain une légère vague de chaleur l’envahir, elle attrapa son éventail qu’elle secoua énergiquement, acquiesçant à cette proposition et riant un peu nerveusement. Que lui arrivait-il ? se demanda Cathy, soutenant le regard de Sacha qui semblait se faire plus insistant.

De retour sous le tilleul avec les rafraichissements et les amuse-gueules, ils furent applaudis par les autres convives, dont certains les observaient étrangement. Marité, entre autres, avait l’impression que quelque chose se passait entre ces deux-là… Elle qui avait connu Cathy à l’époque de la fac, savait combien les deux amis étaient complices, toujours fourrés ensemble, et elle soupçonnait le garçon d’avoir été secrètement amoureux de la jolie blonde aux yeux gris.

Mais chacun avait fait sa vie et l’eau avait coulé sous les ponts…

Chapitre 5 - Deux bonnes nouvelle valent mieux qu'une

Une fois le champagne servi, tous levèrent leurs verres à cet interlude estival plein de charme et de quiétude. C’est alors que Nathan prit une petite cuillère sur la table qu’il fit tinter délicatement sur sa coupe de cristal, réclamant le silence. Chacun supposa qu’il voulait remercier leur hôtesse pour cette aimable invitation :

- Chers amis, commença-t-il doucement, Lucas et moi avons quelque chose à vous demander…

S’interrompant pour faire durer le suspense et savourant son effet, il poursuivit en souriant légèrement :

- Nous souhaiterions vous convier, très bientôt, à partager avec nous une nouvelle étape de notre vie… de couple.

- Oh, vous allez vous marier ! s’écria Émilie, bondissant de sa chaise.

Nathan grimaça et Lucas explosa de rire. De concert, ils acquiescèrent :

- Oui ! Et vous êtes tous invités !

Lucas se tourna vers Cathy et ajouta :

- Et nous aimerions qu’il soit célébré ici, si tu es d’accord…

- Bien sûr que je suis d’accord, répondit Cathy. Plutôt deux fois qu’une !

Tous félicitèrent chaleureusement les deux hommes, leur souhaitant beaucoup de bonheur, et ce, pour les cinquante années à venir.

Après ces effusions, Cathy réclama un peu d’aide en cuisine pour apporter les entrées. Émilie proposa de l’accompagner et demanda à Mathieu de les suivre. Alors qu’elle s’affairait pour sortir les plats du réfrigérateur et y ajouter les dernières épices, Cathy sentit soudain les regards appuyés de son amie et de son conjoint. Elle leva les yeux et les observa un instant, l’air interrogateur…

- Émilie, tu veux me dire quelque chose ?

Émilie rougit et se lança :

- Mathieu et moi avons également une demande à te faire…

Cathy piquée par la curiosité poussa Émilie à poursuivre :

 

- Et ?

 

- Et, reprit la jeune femme, nous aimerions nous aussi célébrer notre union ici.

- …

Ne voyant pas de réaction chez Cathy, Émilie ajouta :

- En fait, Mathieu et moi avons décidé de nous marier et nous souhaiterions que la fête se déroule chez toi ! Ici !

- Oh, avec un grand plaisir, ma belle ! s’exclama alors Cathy, les yeux humides, tout en serrant son amie contre elle. Allons annoncer la nouvelle à tout le monde !

- Oui, dit Émilie, mais on ne voudrait pas voler la vedette à Nathan et Lucas.

- Voler la vedette à qui ? demanda Lucas, en entrant dans la pièce.

Il fit un clin d’œil à Émilie et lui tendit les bras. La jeune femme s’y précipita, ravie de la tournure des événements et rassurée de ne pas faire de l’ombre à ses amis.

Ils ressortirent tous de la cuisine, les bras chargés de plats et la tête pleine d’étoiles, heureux de crier cette seconde bonne nouvelle à tous les autres invités.

Décidément, cette soirée resterait gravée dans leurs mémoires.

Chapitre 6 - Orage et espoir, ou la magie du tilleul

Soudain, un vent venu de nulle part souleva les feuilles du tilleul et un grondement étouffé se fit entendre au loin. L’orage approchait doucement. Les premières grosses gouttes de pluie commencèrent à tomber, provoquant le tintement des verres sur la table.

 

Dans un mouvement de joyeuse panique, tous les amis se levèrent et se dépêchèrent de débarrasser les assiettes, puis ils coururent se réfugier dans la maison, riant aux éclats comme des enfants. La tension due à l’électricité ambiante de l’orage et la lourde chaleur encore présente rendaient l’atmosphère gaie et excitante.

Quand ils eurent terminé de tout rapporter dans la cuisine, un déluge s’abattait sur le vieux tilleul, mettant à mal ses jolies petites fleurs jaunes. De brillants et superbes éclairs crépitaient et striaient le ciel rougeoyant.

Les huit amis se tenaient sur le perron et observaient ce spectacle magnifique de la nature déchaînée. Cathy sentit soudain la caresse d’une main délicatement posée sur son épaule. Se retournant, elle aperçut Sacha qui lui souriait tendrement.

Se pouvait-il que son avenir ici soit empreint d’espoir et d’émotions retrouvées ?

L’orage semblait déjà s’éloigner, le souffle du vent se fit plus doux et la pluie cessa bientôt. Levant les yeux vers le jardin, Cathy regarda le vieux tilleul humide, mais fringuant, et se dit qu’elle avait sacrément fait le bon choix cette fois-ci.

Se pouvait-il que cet arbre majestueux soit un peu magicien ?

 

Elle tourna la tête et sourit à son tour à son ami de jeunesse.

Épilogue

« La magie d’un premier amour, c’est d’ignorer qu’il puisse finir un jour », dit un proverbe anglais.

Mais pour Cathy, la magie, c’était de découvrir qu’il avait toujours été là…
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Changement de final

Changement de final

Petit texte inspiré par une publication LinkedIn.
Il s'agissait de rédiger une fin plus heureuse et romanesque à un film que l'on aime beaucoup, mais dont la chute nous a toujours déçus...

Reconnaissez-vous mon film ?

Ce matin-là, elle avait enfilé un sage débardeur blanc sur une jupe longue et elle portait ses éternelles ballerines de danseuse. Elle était accoudée à la Chevrolet bleu foncé, sur la route caillouteuse, au milieu d’un paysage désertique.

 

Johnny s’approcha, toujours aussi beau dans son t-shirt moulant noir et un jean mettant admirablement sa silhouette en valeur. Toute sa sensualité se dégageait dans le simple déhanchement de ses pas. Il s’arrêta à quelques mètres d’elle et elle se précipita dans ses bras.

 

Elle savait qu’il devait partir ; il avait été à nouveau rejeté par la société américaine riche et bien-pensante. Elle était cependant tombée amoureuse de cet homme sauvage et blessé, désabusé et a priori sans avenir. Il était plus âgé qu’elle certes, parfois inconstant et si difficile à cerner. Il la prit dans ses bras, délicatement, l’embrassa longuement puis déposa un sage baiser sur son front. L’on pouvait sentir la tension amoureuse et douloureuse entre ces deux êtres que tout opposait, mais qui semblaient pourtant faits l’un pour l’autre.

 

Johnny monta dans la Chevrolet  et s’avança sur la route, triste mais résigné.

Elle le regarda s’éloigner, les larmes coulant sur son visage juvénile quand soudain, la voiture s’arrêta.

 

Il lui ne fallut pas plus d’une seconde pour réaliser que son destin se jouait à cet instant précis.

 

Elle pouvait tourner le dos à l’amour de sa vie et rejoindre une existence déjà toute tracée, auprès d’une famille bourgeoise et compassée.

 

Ou alors…

 

Elle se mit à courir vers la voiture et vit la portière s’ouvrir, côté passager. Elle s’arrêta un temps avant de monter, souriant à ce bonheur dont elle ne doutait plus. Elle se jeta à côté de Johnny qui lui sourit en retour et lui lança un "on ne laisse pas bébé sur le bas-côté", dans un clin d’œil et riant aux éclats !

 

Sur ces mots, il démarra et ils s’éloignèrent tous deux en direction de leur destin. Ils ignoraient ce qu’ils allaient devenir, mais ils savaient que leur passion était plus forte que toutes les oppressions de la riche société américaine.

 

Contre toute attente, quelques mois plus tard, leur talent de danseurs fut reconnu et leur duo obtint un incroyable succès à Broadway. Ils s’installèrent dans une modeste demeure de West Village et poursuivirent leur aventure, toujours amoureux, malgré leurs interminables disputes qui s’achevaient généralement par un langoureux baiser ou un fabuleux pas de danse.

Titre 4

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